© Piotr Narewski
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Version du 17 août 2017
Biologiste de formation et spécialiste en biochimie et génétique moléculaire, Maria Cristina Gambetta explore comment les régulateurs des gènes trouvent leurs cibles et interagissent avec elles. Elle a été nommée professeure assistant en pré-titularisation conditionnelle au niveau professeure associée au Centre intégratif de génomique (CIG) de l’UNIL dès le 1er janvier 2018.
Comment les cellules procèdent-elles pour «allumer» ou «éteindre» des gènes? Comment les régulateurs des gènes arrivent-ils à trouver leurs cibles et à interagir avec elles, alors que celles-ci se situent souvent à de longues distances et au milieu d’une panoplie d’autres régulateurs potentiels? Ces questions sont au cœur de la recherche de Maria Cristina Gambetta. Durant sa thèse et son premier post-doctorat, la scientifique a étudié les mécanismes de répression de gènes par le groupe de protéines «Polycomb1» (PcG), protéines qui sont conservées chez les animaux et les plantes. Elle a ainsi découvert qu’une nouvelle activité enzymatique appelée O-GlcNAcétylation2 est nécessaire pour la répression par PcG des gènes de contrôle du développement. Elle s’est ensuite intéressée à l’arrangement relatif dans l’espace des éléments régulateurs et des promoteurs de gènes, notamment en tant que possible stratégie d’activation des gènes.
Dans le cadre de sa nomination, la jeune professeure désire appliquer son expertise et les outils qu’elle a développés en biochimie, génétique moléculaire et imagerie en temps réel pour étudier, chez Drosophila melanogaster, une famille de protéines appelées protéines «insulatrices» qui participent à l’organisation de l’architecture du génome. Elle aimerait notamment comprendre comment cette architecture est établie et régulée. En parallèle, la scientifique prévoit de visualiser les dynamiques des éléments de régulation et de leurs promoteurs cibles dans des embryons de Drosophile vivants. L’objectif est de déterminer si la proximité entre les régulateurs et leurs cibles est modulée de manière dynamique et sert de stratégie de régulation pour la transcription génique.
Les travaux de recherche de Maria Cristina Gambetta ont été récompensés par plusieurs publications dans des revues scientifiques de référence, telles que Science (2009), Genes and Development (2013), Developmental Cell (2014) et Development (2012). Elle est également très impliquée dans l’enseignement pré-gradué et a supervisé plusieurs étudiants en Master.
1Groupe de protéines Polycomb: découverte chez la drosophile, cette famille de protéines constitue une «mémoire cellulaire» qui maintient l’état «éteint» de gènes cibles dans les cellules dans lesquelles ces gènes ne doivent pas être exprimés. Pour ce faire, les protéines PcG modifient la structure de la chromatine des gènes cibles afin d’inhiber la transcription de façon durable.
2O-GlcNAcétylation: Modification post-translationnelle dynamique des protéines par ajout d’un sucre appelé N-acétylglucosamine.
1983 | Naissance aux Etats-Unis et de nationalité italienne et équatorienne |
2006 | Diplôme de Master en biologie, Université de Genève |
2010 | Thèse de doctorat dans le groupe du Prof. Jürg Muller, Unité d’expression génique, European Molecular Biology Laboratory (EMBL), Heidelberg, Allemagne et en cotutelle avec le Dr. Daniel Pauli, Université de Genève |
2010-2014 | Post-doctorat dans le groupe du Prof. Jürg Muller, Département de biologie de la chromatine et des chromosomes, Max Planck Institute of Biochemistry (MPIB), Martinsried, Allemagne |
2015-2017 | Post-doctorat dans le groupe de la Prof. Eileen Furlong, EMBL, Heidelberg |
dès 2018 | Professeure assistante en prétitularisation conditionnelle au CIG, UNIL |
Par: Caroline Ronzaud/Communication FBM